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Dans son dernier foisonnant ouvrage ‘NOUS ET LES AUTRES ANIMAUX’, l’émérite linguiste Catherine Kerbrat-Orecchioni explorait la relation homme – animal. Cette faramineuse étude transdisciplinaire laissait rapidement apparaître un seul et même fil rouge : la notion de spécisme . Aucun ouvrage de référence ne lui avait été jusqu’à présent consacré : c’est chose faite avec son dernier livre ‘CE NE SONT QUE DES ANIMAUX- LE SPECISME EN QUESTION’. Celui-ci fait toute la lumière sur cette idéologie si massivement dominante, diffuse, omniprésente, inconsciente qu’il convient de dégoupiller, de dépoussiérer et d’examiner à la loupe pour mieux la comprendre et pour ses opposants, mieux la combattre. Les 2 composantes indissociables du spécisme ontologique, matrice dont découlent les autres spécismes, sont : notre séparation avec le reste du monde, et notre supériorité par rapport aux autres espèces- l’homme étant à l’image de Dieu.
La suprématie est bien là, le narcissisme d’espèce sévit et Descartes nous parle d’animaux qui ne sont rien moins que des machines. La Fontaine et ses fables tourne en dérision cette théorie machiniste. Ce ne sont que des animaux , ils sont différents et inférieurs à nous. De fabuleuses aptitudes sont pourtant observées chez les grands singes par Jane Goodall et son éthologie de terrain tout comme chez les éléphants, les dauphins, les pieuvres. Il existe bien des mécanismes de perception engendrant des mécanismes d’action chez certains animaux. Chez d’autres, l’incroyable capacité de mémoire va souvent de pair avec une projection dans le futur. La théorie de l’esprit est une autre bouleversante révélation : l’animal a une conscience de soi et de celle de ses congénères notamment la poule, si empathique. Les murs sordides des élevages industriels doivent résonner de bien funestes et lugubres oraisons.
Le chien lui, ajuste sans cesse sa conduite sur ce qu’il pense être les intentions et les désirs de son maître, à l’affut de ses états d’âme. La cognition animale basée sur l’agentivité et la sentience font grincer des dents les scientifiques. L’homme n’aurait donc pas le monopole de l’affect ? Aptitudes sociales et communicationnelles sont elles aussi, révélées au grand jour. Ces découvertes portent atteinte au propre de l’homme et provoquent l’effroi. Le réalisme de la situation impose une nouvelle conception, gradualiste, en fonction des espèces. Certes l’homme a toute puissance mais son usage laisse sceptique devant les 5 millions de morts lors de la guerre civile Congolaise ; au même endroit, même moment, aucun décès de bonobo n’était à déplorer. Le vocabulaire que nous utilisons et dont Catherine Kerbrat-Orecchioni est experte, est un allié du spécisme. Certains stéréotypes sont gravés dans le marbre, et façonnent insidieusement notre représentation de l’animal. Pour dénoncer le harcèlement sexuel des femmes dans le métro, la campagne RATP a déployé d’immenses affiches mettant en scène des animaux sauvages prêts à dévorer une jeune femme. Le spécisme est décidemment partout, souvent sans le savoir, inondant nos inconscients. De lui, découle le spécisme éthique.
Ce ne sont que des animaux, nous n’avons aucune considération morale à avoir envers eux . Cette fois ci ce sont les notions de valeur et d’utilité qui font partie intégrante du spécisme éthique. Pourquoi pas sacrifier un grand nombre d’animaux pour notre plaisir, après tout ils ne valent rien. Les animaux de rente, d’élevage en font les frais avec 1 milliard d’individus abattus chaque année en France pour régaler certaines papilles carnivores. Et pourtant rétorquent les anti-spécistes, il est difficile d’admettre que l’on puisse fonder une morale sur la seule défense d’intérêts égoïstes : ce n’est pas parce que la morale est édictée par l’homme qu’elle est faite exclusivement pour l’homme. Peter Singer et son texte fondateur LA LIBERATION ANIMALE nous exhorte dès 1975 à nous libérer de nos préjugés, de notre immoralité et de toute oppression qui en découle. Pour résumer, l’éthique antispéciste préconise une égalité non de traitement mais bien une prise en compte des intérêts des humains et non humains ; le principal étant de ne pas souffrir. Nous sommes si loin du compte. A combattre le spécisme, ses opposants deviennent l’incarnation d’un mal sous- jacent : le risque de voir s’écrouler l’édifice humaniste !
Ce ne sont que des animaux, nous n’avons pas à éprouver de compassion envers eux. Voilà un énoncé illustrant le spécisme affectif. L’indifférence face à tant de souffrance règne en maître dans les fermes usines. On parle de zoo anempathie. Pourquoi l’espèce à laquelle nous appartenons et qui me permet d’écrire ces lignes si essentielles, est-elle capable d’empathie envers son prochain et pourquoi la machine se grippe t’elle quand l’animal rentre en scène ?- Quel phénomène nous empêche d’éprouver de la compassion ? On notera l’ignorance de certaines réalités (oui boire du lait entraine la mort d’un veau), le déni et l’évitement de peur de gâcher la fête . L’habituation est aussi un facteur de paralysie de l’empathie, que l’on retrouve souvent dans les abattoirs. La dissonance cognitive quant à elle nous fait faire des choses en opposition à notre cerveau bien pensant . Voilà de quoi nous rendre chèvre ! Au nom de l’intérêt supérieur, mais supérieur à quoi on se demande, des milliers d’animaux sont rélégués dans des sous-sols obscurs et froids, coincés sur leurs chaises de contention. Personne ne les entend crier.
Les spécistes nous disent de ne pas gaspiller notre capital empathie, nous en avons tous un. Tant qu’à faire autant qu’il soit affecté à notre espèce !
La contre attaque anti-spéciste apparaît dès 1896 alors que Emile Zola se pose cette question à la limite du tourment existentiel : ‘Pourquoi la rencontre d’un chien perdu dans une de nos rues tumultueuses, me donne-t-elle une secousse au cœur. Pourquoi la vue de cette bête, allant et venant , flairant le monde, visiblement déséspérée de ne pas retrouver son maître, me cause-t-elle une pitié si pleine d’angoisse qu’une telle rencontre me gâte absolument ma promenade ? Pourquoi les bêtes sont-elles toutes de ma famille, comme les hommes, autant que les hommes ?’ D’où vient cet élan ? Mystère. Les épreuves de l’existence peuvent favoriser certains penchant à la compassion : l’exemple de ce prisonnier australien capturé par les japonais et agonisant en 1942 dont les dernières pensées vont aux poissons nageant en rond dans un aquarium en attendant d’être frits, est bouleversant. Romain Gary lui, nous exhorte à plus d’humilité et de compréhension.
Ce ne sont que des animaux, nous pouvons les traiter comme bon nous semble. Voilà donc le spécisme en action dramatiquement illustré par l’agriculture moderne qui pourrait bien être le plus grand crime de l’histoire, nous dit l’historien Yuval Noah Harari. Les fables de la Fontaine nous montraient le chemin à suivre en nous invitant à faire société, c’est-à-dire en mettant en commun le gain et le dommage. Elles n’ont guère été entendues: si les gains sont réservés aux humains, les dommages sont pour les animaux.
Pour certains, l’expérimentation animale n’est pas un mal nécessaire mais juste un sens naturel. L’attitude adoptée par une personne sur ce sujet est un marqueur fort de son positionnement sur la problématique générale du spécisme. L’élevage en France lui, fait office de tuerie à grande échelle. Ce qui est choquant nous dit l’auteur c’est d’être témoin d’une durée d’espérance de vie allant vers l’augmentation pour l’homme alors que celle des animaux dont il se nourrit pour vivre, ne cesse de diminuer. Ces fermes usines temples voués à la rentabilité sont la représentation de lendemains difficilement supportables. Le cochon à la grande intelligence et sensibilité est l’exemple flagrant du spécisme : élevé pour nous nourrir, utilisé pour nous guérir avec l’insuline, tué pour fournir les cardiaques en valves et fournir les grands brulés en peau, il ne manquerait plus qu’il soit génétiquement modifié pour la transplantation d’organes pour humains. C’est chose faite, on appelle ça des xenogreffres. IL ne fait pas bon naître cochon sur cette terre.
Les élevages pour fourrure, la corrida, la chasse et ses 15 millions d’oiseaux abattus par saison sont autant de fragments de cette macabre mosaïque spéciste. L’auteur s’interroge : comment pouvons-nous accepter une telle situation sans trop malmener notre conscience morale ? Par les mots, dont elle débusque si adroitement le sens caché. Il existe un procédé linguistique consistant à masquer le sens, à minimiser la portée : c’est l’euphémisation. On cache sous des enjoliveurs linquistiques des réalités ultra violentes faites aux animaux. Pour Eric Dupont Moretti, tuer un perdreau c’est prélever le fruit sans toucher à l’arbre : il a une drôle de tête ce perdreau vous ne trouvez pas ? Certains parlent de ‘’soins » donnés aux porcelets pour masquer une réalité bien moins bucolique : l’amputation de leurs queues, le meulage de leurs dents et la castration à vif.
La notion de bien-être animal est loin d’être claire dans tous les esprits et relève de l’imposture lexicale caractérisée tel un mantra qu’on nous délivre à tout va. Tout animal est-il vraiment placé dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ? Plusieurs poules coincées à vie dans une cage de la taille d’une feuille A4, est-ce bien raisonnable ? La photo de la vache qui rit incarne elle, la représentation caractérisée d’un euphémisme iconique. La dissonance cognitive rentre aussi en ligne de compte pour, coûte que coûte, faire passer nos plaisirs hédonistes avant nos scrupules moraux. Il existerait meme des rituels expiatoires dans certains abattoirs musulmans, où le murmure de formules d’adoration recouvrerait la terreur de l’animal. Mais l’argument qui pèse le plus lourd reste le fameux ‘j’adore la viande’ : ce besoin éperdu de légitimer notre conduite n’est-ce pas là finalement l’un des incontestables propres de l’homme ?
Aux USA, 99% de la viande consommée provient d’élevages industriels. Qu’il est désolant également ce déclassement du saumon sauvage ; depuis si longtemps champion de l’endurance et qui après 2 ou 3 décennies artificielles est devenu obèse , au cœur malade et à la santé fragile. D’un point de vue de l’éthique animale, le sort infligé aux poissons est un scandale. L’homme serait il exterminateur ? Le voilà évoqué par Sylvain Tesson : ‘Notre race , arrivée récemment dans la maison terrestre, s’en prétendait régente et assurait sa propre gloire par le dégommage intégral ce qui n’était pas elle ‘. Encore lui par ces mots : ‘Le monde reculait, la vie se retirait, les dieux se cachaient. La race humaine se portait bien. Elle bâtissait les conditions de son enfer, s’apprêtait à franchir la barre des 10 milliards d’individus ».
Tout au long de la lecture de ce passionnant et éclairant ouvrage, nous prenons conscience du sens caché des mots, des ramifications spécistes qui font feu de tout bois. La discrimination liée à l’espèce doit être nommée et c’est le cas aujourd’hui. Symptôme d’une prise de conscience, sujet brûlant et explosif. Nous l’avons vu, le mot spécisme incarne une mosaïque de profils et de positionnements selon une certaine logique. Nous incarnons une espèce d’essence supérieure coupée de la Nature, séparée des autres par un fossé infranchissable. Si la frontière s’atténue, c’est l’effroi : en réduisant l’écart entre nous et les autres espèces ne risquons nous pas d’être moins exceptionnels, pourrions-nous survivre à un tel déclassement ?
Quelle serait la solution ? L’approche la plus mesurée et la plus audible semble être une approche gradualiste : admettre que les espèces disposent d’aptitudes plus ou moins élaborées selon les cas. En suivant le conseil de Jane Goodall nous devrions nous poser les bonnes questions face à nos actes d’achat par exemple en conjuguant préoccupations éthiques, écologiques, humanitaires et animalitaires. Une incarnation de l’intelligence des choses. Nous avons déclaré une guerre inconsciente aux animaux, c’est ce que l’auteur nomme le spécisme en action où chaque animal est perçu comme ressource. Schopenhauer parlait des hommes comme les diables de la terre et les animaux, leurs âmes tourmentées. Elizabeth de Fontenay, grande philosophe et essayiste délivre ces mots magnifiques tirés de son ouvrage « L’ordinaire de la barbarie » : ‘Aujourd’hui, ce n’est plus seulement la mort qui constitue pour l’animal la plus atroce atteinte, mais l’emmurement de son pauvre corps, de sa pauvre vie, dans l’abstraction terrifiante de l’animalerie et de la salle d’expérimentation , ou dans l’espace concentrationnaire de l’élevage en batterie. L’amnésie consitutive de la réalité qui est celle de nos pratiques ordinaires et la cruauté quotidienne dont il s’agit dès lors portent un nom tout simple : l’indifférence. Nous ne sommes pas sanguinaires et sadiques, nous sommes indifférents, passifs, blasés, détachés, insouciants, blindés, vaguement complices, pleins de bonne conscience humaniste et rendus tels par la collusion implacable de la culture monothéiste, de la technoscience et des impératifs économiques’.
En élargissant le spectre, l’auteur nous fait nous interroger sur le spécisme et l’humanisme : portent-ils l’étendard d’un seul et même combat ? L’ambition de l’humanisme est universelle, point d’animaux alentour, seul l’épanouissement de la personne humaine a de la valeur. Une forteresse que rien ni personne ne viendrait bousculer. Cependant quelques voix s’élèvent : si être humain c’est être compatissant pas uniquement envers ses semblables, alors pourquoi n’en serait il pas de même pour qui se dit humaniste ? Le racisme et le sexisme ont des points commun avec le spécisme : on parle d’une discrimination exercée d’un dominant sur un dominé. Dans tous les cas, les argumentaires sont les mêmes. : rappel incessant de celui qui font montre de domination. On peut distinguer une relative communauté de destin et de traitement entre femmes et animaux qui créera un sentiment de solidarité manifeste dans les engagements militants pour la cause animale. Certaines femmes elles, ne veulent pas se rendre coupables de délit d’intersectionnalité : le combat des femmes c’est une chose, celui des animaux c’en est une autre. Chaque chose en son temps.
Si il y a des concordances il y a aussi des divergences : le spécisme agit hors humanité, nous parlons d’animaux et non d’humains. Ce qui induit 2 obstacles majeurs pour le combat anti-spéciste : l’infinie diversité des espèces animales interdit une approche universaliste et l’incapacité pour les individus de l’espèce animale à ne pouvoir se défendre eux-mêmes. Nous défendons donc les animaux à leur place, ils restent en quelque sorte à notre merci. Certains se rebellent parfois comme cette somptueuse tigresse Mevy de 1 an et demi . Echappée d’un cirque dans le très calme 15ème arrondissement de Paris, elle a hissé témérairement ses 200 kilos hors de sa prison. On ne s’échappe que de ce qui nous enferme. Elle a été abattue à bout portant par son propriétaire.
Les anti-spécistes réclament en faveur des animaux dans un rappel de leur parenté avec nous et notre iniquité envers eux. Ils sont bien plus proches de la vérité que leurs adversaires, qui font preuve d’un surprenant déni de réalité. Carl Safina nous rappelle que notre espèce est celle qui comprend le mieux le monde, mais qui entretient la plus mauvaise relation avec lui. On le voit aujourd’hui, la question animale est devenue question sociale. Les sensibilités évoluent : plus aucun tournage de film faisant 100 victimes du côté des chevaux comme pour le film ‘Ben Hur’. Un début de reconnaissance académique frémit, les médias s’emparent de quelques sujets frileusement ; c’est plutôt par le biais des réseaux sociaux que certaines réalités brulantes provoquent l’émoi. On pense aux vidéos de L214 , bête noire des spécistes. Mais nos comportements alimentaires n’évoluent que trop lentement pour changer de paradigme. L’élevage industriel continue de prospérer : on nous annonce l’ouverture prochaine en France d’un élevage de poulpes : le meurtre alimentaire bat son plein, les gosiers réclament de nouvelles saveurs.
Le combat est inégal entre spécistes et anti-spécistes : c’est David contre Goliath. D’un côté des lobbies surpuissants qui s’enorgueillissent parfois de tromper leur monde et de l’autre, beaucoup de mouvements de protection animale venant de la société civile. Souvent disparates et en ordre dispersé, ils font trembler peu de monde. Les groupes d’intérêts ont une telle puissance de feu. En 2016 au cours d’un colloque intitulé ‘Lhomme et les Animaux’, Gérard Larché actuel président de l’Assemblée déclamait que libérer les animaux des hommes mettait en péril notre civilisation. Le monde politique est un refuge bien accueillant pour qui se veut avocat de l’humanisme. Notons cette victoire à l’arrachée et qui force le respect, du député Loïc Dombreval pour faire adopter une loi visant lutter contre la maltraitance animale.
L’autre obstacle à l’amélioration de la condition animale reste ce désir surpuissant de jouissance que l’éthique animale ne peut contrarier en nous imposant des sacrifices. Pour nos papilles impatientes, des veaux sont privés de lumière et de mouvement , des porcelets émasculés au nom de la toute puissante succulence culinaire. On ne voit jamais sur des flyers pro végan la mention ‘C’est bon pour les animaux’. A la place on nous invite plutôt à faire attention à notre santé. Toujours nous, l’humain au centre. En guise de point final à son ouvrage, Catherine Kerbrat-Orecchioni braque la lumière sur ce si vif plaisir que nous prenons à nos agapes, et qui repose le plus souvent sur un aveuglement volontaire ou involontaire. Tel est l’un des principaux enseignements qui ressort de la lecture cet ouvrage. La cause animale mobilise à la fois sensibilité, connaissance et intelligence des choses. Réclamer en faveur des animaux c’est avant tout inciter à les voir, les rendre visibles à nos yeux mi-clos.
Nous ne pouvons que miser sur l’espoir de nouvelles générations sensibilisées à l’éthique animale, à la compassion, au savoir, au voir. Les récents concours de plaidoirie de jeunes animalistes en sont un bel exemple.
L’auteur appelle de ses vœux une société moins spéciste, nous aurions beaucoup à y gagner et Schopenhauer de rajouter qu’une compassion sans bornes qui nous unit avec tous les êtres vivants, voilà le plus solide, le plus sûr garant de la moralité. Une fois de plus, Catherine Kerbra-Orecchinio relève le gant en s’attaquant à un sujet polémique et abscons. C’est son humour incisif, la tendre observation de ses chats, sa plume précise, virevoltante, structurée et abondante, ces si nombreuses références croisées qui font de cet ouvrage un outil indispensable à la compréhension de ce qui aujourd’hui matine notre monde. En nous donnant les clés pour décrypter cette notion poussiéreuse avec ce talent qui lui est propre, elle nous invite de toute à urgence à repenser notre lien aux animaux qui nous entourent, mais aussi et surtout à ceux que nous ne voyons pas cachés dans l’ombre de l’obscurantisme.