Cet épais roman de Jonathan FRANZEN sonne comme une mise en garde sur la morale qui se cache derrière les lanceurs d’alerte. Prétendent-ils promouvoir un journalisme citoyen ou bien au contraire leur propre gloire et l’adulation ? C’est aussi une réflexion sur le rôle du secret et  de la transparence dans les informations délivrées sur la Toile et cette façon qu’à Internet de compartimenter nos existences.

Andreas Wolf, est-il un homme de vérité, un héros sanctifié, un assassin ? Les trois à la fois, il me semble. « Pour mener une action comme celle du Sunlight Project être un salaud c’est obligatoire » nous confie l’une de ses collaboratrices. Un roman qui sait poser les bonnes questions dans une époque ou tout statut d’information peut passer du réel au ‘fake’ en un clic de souris.

« Il y a l’impératif de garder les secrets, et celui de les faire connaître. Comment sais-tu que tu es un individu distinct des autres ? En gardant certaines choses pour toi. Tu les tiens enfermées en toi parce que, si tu ne le fais pas, il n’y a plus de distinction entre l’intérieur et l’extérieur. C’est même les secrets qui te permettent de savoir que tu as un for intérieur (..) Mais l’identité au milieu du vide est tout aussi dénuée de sens. Tôt ou tard, l’intérieur de toi a besoin d’un témoin. Sinon tu n’est qu’une vache, un chat, une pierre, un objet du monde prisonnier de son statut d’objet. Pour avoir une identité, tu dois croire que d’autres identités existent également. Tu as besoin de proximité avec d’autres gens. Et comment construit-on la proximité ? En partageant des secrets. »

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