Je referme cet ouvrage en me disant « chapeau Jennifer Egan ». Vous avez maîtrisé à merveille votre narration, la construction de ce roman, alternant rêve et réalité, passé et présent, ambiance gothique et froideur carcérale. Vous n’avez pas besoin de participer à un atelier d’écriture vous au moins ! Moi qui ne raffole pas du surnaturel dans la littérature, je me suis laissée porter sans une once d’hésitation. Trop de cachots et de cachotteries tuent le mystère mais là… tout est subtilement dosé.
Le va–et- vient entre ces deux fictions et ces deux histoires rend la lecture haletante. Je me suis perdue avec Danny et retrouvée avec Ray, à moins que ce ne soit l’inverse ? L’impression comme quand j’étais enfant, de déambuler dans ces fameux palais des glaces : on se cognait à une vitre, qui nous renvoyait notre image, nous ouvrait d’autres perspectives : un brin angoissant ce souvenir mais on s’en sortait toujours !
Le donjon, une lecture inquiétante et trouble, perturbante, envoûtante. Une réflexion sur le pouvoir de l’imaginaire. Vraiment prenant. J’ai un peu de mal d’ailleurs à quitter ce château, je crois que je me suis perdue dans les oubliettes… d’une surprenante découverte littéraire.