Alchimie réussie pour  ce  vrai-faux polar burlesque et réjouissant.  Le décor  de l’institut Wabash est planté et le plan dessiné ouvre les portes à l’imaginaire et plonge instantanément dans l’intrigue. C’est un cercle mais on ne tourne pas en rond ! Une bande de  7 linguistes qui décrypte les radotages des bébés dans un ancien centre spécialisé dans la communication entre chimpanzés, le ton est donné. 

 Il y aura une victime (au moins), un enquêteur (au moins) et plusieurs suspects. On déduit, on suppute,  on fait le décompte, on recompte et rien ne se passe comme prévu.

Ragots, jalousies, suspicions, alliances, mésententes,  méfiance et accusations larvées leadership mal assurés,  management foireux,  bienvenue dans le monde des adultes mais aussi dans celui du  travail.  Finalement cela a l’air plus reposant de décrypter les babillages des nouveaux nés, eux au moins ils ne font pas semblant de paraître, ils sont, tout simplement. Un vrai traité humoristique sur les « diverses teintes et nuances de la répulsion réciproque !

Personnages drôlement croqués et hauts en couleurs entre le lieutenant Leaf aussi apathique qu’inefficace et Cook qui endosse les habits de Sherlock Holmes. Intéressant aperçu sur ce métier peu connu que celui de linguiste : à décrypter les mots, perdent-ils leur sens ?

L’intrigue policière n’est pas le plus important dans cet ouvrage : juste un levier pour faire la lumière sur l’importance du « non verbal » qui définit les relations humaines. La victime avait elle-même conçu un incroyable Diagramme Amour Haine : outil de management  visionnaire?

Saluons au passage l’excellent travail du traducteur. Est-ce que j’ai savouré la lecture de ce livre ? Ah « m’boui alors ! »

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