Dans une Kaboul un peu maboule, sèche et sale, Pascal ancien reporter de guerre et revenu de tout a ouvert son petit coin de paradis, un restaurant « Le Bout Du Monde ». Expatriés, touristes et diplomates s’y bousculent y faire le plein d’alcool et de légèreté en quête de liberté lascive et sans tabous, pour oublier le vide d’existences futiles et poser des bagages un peu trop encombrants.
Partagé entre ennui, frustration et incertitude, Pascal attend que quelque chose se passe dans sa vie. L’annonce de la disparition de Corto, frère d’âme et compagnon de route, de vie et de galère, mettra un terme à sa rêverie.
La disparition de l’un aidera t’il l’autre à se retrouver? Et à quel prix ?
Sans se départir d’un cynisme et d’un humour réjouissant, Marc Victor fait mouche avec cette poésie qui affleure : il nous parle d’amitié, d’errance, de résignation et de paradis perdus. Sa vision du monde est désenchantée et sans concessions sur ce qui fait courir les hommes. Il nous régale et nous émeut dans ce récit écrit avec une bonne dose de second degré et d’auto dérision et c’est sans complaisance qu’il nous concocte une critique acerbe du monde des ONG et des diplomates et de leur ingérence parfois déplacée.
Ce voyage au cœur de nos rêves inaboutis et de nos questionnements les plus intimes sonne juste. Est-on plus libre avec ses attaches et ses certitudes, que seul à la dérive ? Les voyages intérieurs bousculent ils plus que les départs frénétiques pour l’errance ? Ce roman subtil, drôle, touchant et acerbe met à mal un monde occidental en mal de vivre et nous donne une sacrée leçon de vie. Laquelle choisiriez vous ?