C’est un soir de Noël que la vie de l’auteur va basculer. Tout commence par une rencontre au détour d’une rue de Paris. Quelques mots sont échangés avec Reda, des regards en coin dissimulent l’impatience d’aller plus loin. C’est pour cela qu’il le fera monter chez lui: jusqu’au moment où menaces et insultes surgiront telles des lames de feu. Et l’agresseur partira, comme il est venu. Alors que l’on ne s’y attendait pas. Va débuter pour l’auteur un autre chemin de croix : celui des démarches judiciaires, policières et médicales. Ce n’est que plus tard qu’il se confiera à sa sœur, qui nous livre à sa manière son témoignage sur ces évènements.
En évoquant cette nuit interminable et en convoquant ses souvenirs, l’auteur déroule le fil d’une histoire: celle de la violence. D’autres réflexions sur l’émigration, le racisme, la misère ou le désir, émaillent le livre : un peu comme si il essayait de comprendre, pour mieux supporter la réalité et ne pas sombrer. Ou pour la nier.
Il nous emmène dans sa stupeur et ses contradictions : son incapacité à fuir alors que cela est possible, ou lorsqu’il s’agit d’aider la police à retrouver des empreintes. Nous ne comprenons pas, lui non plus peut être. C’est ce qu’il a cherché dans ce roman fulgurant et douloureux. Un début d’explication.
Une écriture haletante avec de longues phrases : comme si l’auteur n’arrivait pas à reprendre son souffle, à en perdre haleine. Il y a de l’humanité face à l’inhumanité dans ce témoignage bouleversant.