Comment vous dire ? Il y a des récits qui bouleversent, à la première seconde.
Une mélodie de Nina Simone « Mr.Bojangles » va mener la danse merveilleuse et fantasque d’une rencontre entre un homme et une femme. Un petit garçon – le narrateur – naîtra de cette fusion, de cet amour unique, fou à lier. « Le temps d’un cocktail, d’une danse, une femme folle et chapeautée d’ailes, m’avait rendu fou d’elle en m’invitant à partager sa démence » voilà ce qu’écrira le père, plus tard.
La vie quotidienne ne peut et ne doit pas être ennuyeuse, bien au contraire : un feu follet de lubies, un grain de dérision, des rires, de la danse, des tourbillons de chimères. Et c’est la mère qui donnera le ton, elle qui change de prénom chaque jour, une maman qui picore son enfant, qui adopte un oiseau exotique, Melle Superfétatoire, témoin à plumes de cette vie qui n’a ni queue ni tête.
Nuits et jours s’enchaînent dans le renouveau grâce à la magie d’une mère, sous le regard émerveillé de l’enfant. Pourtant un jour tout bascule. Père et fils veilleront à ce que la fête continue, coûte que coûte.
Dans ce premier roman de Olivier Bourdeaut, le ton est donné : tout simplement ciselé de poésie et de magie. Chaque ligne est une invitation à danser et à se moquer de l’enlisement conventionnel de nos sociétés figées. L’humour n’est pas en reste car si l’auteur se moque d’un personnage qui « a le charisme d’un tabouret d’arrière-cuisine » un autre aura « des oreilles en forme de queues de gambas ».
« Que vais-je faire de cet amour fou » se demande un jour le père ? On a envie de lui répondre, ne touchez à rien, c’est tellement beau à lire, à vivre. Et une femme qui tutoie les étoiles, ça ne s’oublie jamais.